La nouvelle crise du rouble est arrivée sans s’annoncer, la devise russe a perdu 8% de sa valeur en quatre semaines s’établissant aux alentours de 76 roubles pour un euro début mai. Le marché reste fébrile, prêt à réagir au moindre signe de faiblesse.
A l’origine de cette nouvelle chute, les nouvelles sanctions américaines visant certains hommes d’affaires russes soutiens et complices des aventures géopolitiques du Kremlin. Vingt-six milliardaires alliés du pouvoir avaient perdu en tout 16 milliards de dollars suite à l’écroulement des cotations de leurs entreprises après l’annonce de ces sanctions personnelles le 9 avril, selon Bloomberg. Plus réservé, Forbes a estimé la perte cumulée à plus de 12 milliards de dollars. Cela a provoqué l’écroulement du marché et la chute du rouble.
Depuis, l’économie russe n’arrive pas à remonter la pente. La BERD vient d’abaisser les prévisions de la croissance pour la Russie. La banque européenne très impliquée en Russie table désormais sur une croissance ne dépassant pas 1,5% en 2018 et 2019, contre 1,7% dans la prévision précédente. Soit désormais la même croissance qu’en 2017. Pour justifier cette révision la BRED cite la faiblesse des investissements en Russie et la stabilité des prix du pétrole. Une éventuelle remontée des prix était très attendue par le Kremlin pour qui elle représente une source de rentrées supplémentaires. Ce n’est pas encore gagné.
Les analystes constatent une nouvelle tendance sur le marché : la plupart des consommateurs russes ne réagissent plus aux variations du taux de change. Pourtant les conséquences futures de cette baisse sont connues. Les prix d’un grand nombre de produits grand public vont augmenter dans les mois à venir, tenant compte du fait que ces produits sont importés, ou bien leur production en local dépend des composants importés. Cela concerne aussi bien la mode que l’électroménager ou les automobiles etc…