L’ économie russe est secouée par la chute du rouble depuis l’été. La devise nationale a perdu près de 10% au taux de change en deux mois, elle se négocie désormais à plus de 80 roubles pour un euro et 70 roubles pour un dollar. Une instabilité provoqué entre autres par le poids des sanctions occidentales, essentiellement américaines, selon les analystes. Le congrès des Etats-Unis avait annoncé début août préparer un nouveau train de sanctions, essentiellement financières, suite aux nouveaux agissements malveillants des agents du gouvernement russe, notamment les attaques à l’arme chimique au Royaume-Uni. Le projet vise à limiter l’accès des banques publiques russes aux transactions en dollars, ainsi que les opérations avec la dette publique russe sur les marchés.
L’annonce de ce projet a provoqué l’écroulement du rouble, rappelant la grande fragilité de la monnaie russe. L’événement a durement frappé les importateurs russes, leurs contrats de vente aux clients sur le marché intérieur sont libellés en roubles mais chez leurs fournisseurs internationaux les prix sont en dollars. Ils peuvent faire face à un affaiblissement du rouble de 5% ou de 7% en sacrifiant leur marge. Mais si la monnaie russe continue sur une pente glissante, c’est la survie des importateurs qui sera engagée. Les consommateurs se sentent un peu perdus en écoutant les bons conseils de Maxim Oreshkine, ministre de l’Economie qui explique doctement dans la presse que pour les épargnants c’est le bon moment pour vendre les dollars et acheter des roubles puisque « le rouble va remonter fortement ». Le ministre n’a donné aucune indication quant à la date de sa prophétie.
L’UE de son côté se prépare à prolonger en septembre les sanctions contre la Russie suite à l’occupation par l’armée russe de la Crimée et du Donbass. Sans créer de secousse nouvelle, cette prolongation limite le champ des possibles pour le gouvernement russe. Depuis peu s’y ajoutent des craintes de nouvelles sanctions occidentales suite à l’attentat commis en Grande Bretagne par deux agents identifiés du renseignement militaire russe.
En face, le Kremlin peine à gérer la crise économique…