Les consommateurs russes s’adaptent à la dépréciation du rouble en réduisant leurs dépenses, constate Nielsen. Près de 53% des Russes déclaraient ressentir l’effet négatif de la crise sur leurs finances en janvier 2021, selon le cabinet qui note que le nombre de consommateurs impactés a doublé par rapport au mois de septembre 2020. Les consommateurs russes sont plus nombreux a être financièrement impactés que la moyenne mondiale (46%).
De plus, même parmi les consommateurs russes aisés qui n’ont pas ressenti de baisse de revenus, certains ont quand même déclaré faire des économies désormais (16%). En tout près de 69% des Russes déclarent devoir réduire leurs dépenses selon Nielsen.
En face les détaillants de mode se préparent à annoncer quelques mauvaises surprises. Plusieurs opérateurs du secteur se disent contraints d’envisager des hausses de prix conséquentes, de plus 20% à plus 30%. Une mesure inévitable sous la pression de la hausse des prix des matières premières, le coton en particulier, selon eux. C’est l’avis des représentants de la filiale russe de Marc O’Polo, une marque de mode féminine germano-suédoise, cités par la presse. Ivan Schakhine, vice-directeur de la filiale de S.Oliver, une marque de mode allemande, exprime un point de vue similaire : « la hausse des prix de près de 20% sur les produits pétroliers va provoquer une hausse des prix des pièces composants plastiques utilisés dans la fabrication des chaussures ».
Cette vision russo-centrée et qui s’auto-justifie par des présumées hausses de prix sur les marchés extérieurs, cache un phénomène local inquiétant : la dépréciation brutale du rouble au taux de change. La devise russe s’échangeait à 70 roubles pour un euro en janvier 2020, un taux qui n’avait beaucoup varié sur l’année précédente. Courant 2020 le rouble a effectué une nouvelle glissade dont les dirigeants russes ont le secret, finissant la course à 92 roubles pour un euro en janvier 2021. Soit une baisse de 24% sur une année. La devise russe s’est un peu rattrapé à 90 roubles pour un euro en avril, la baisse est encore supérieure à 20% sur quinze mois et aucune tendance durable à la hausse ne se dégage… La suite de cet article est réservée aux abonnés.
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