La « dégradation structurelle » est un nouveau terme à la mode pour décrire l’état de l’économie, lancé par les experts de la très respectée École des hautes études en sciences économiques auprès du gouvernement de Russie. Ils constatent le clivage grandissant entre les secteurs liés aux matières premières et tous les autres secteurs de l’économie russe. Le secteur des matières premières a enregistré une croissance de 4% en moyenne depuis le début de la crise en 2014 (NDLR : pour les résultats calcules en roubles, non corrigés de la dépréciation de la devise nationale). Tandis que tous les autres pans de l’économie réunis ont affiché une baisse de 9,3% en moyenne. L’industrie manufacturière a perdu 7,2%, le bâtiment 12,8%, le commerce de gros est à moins 12,8% et le commerce de détail à moins 14,7%. Le secteur de l’extraction a encore affiché une hausse de 3,6% au troisième trimestre 2016, la tendance semble donc se poursuivre. Les experts concluent à la « simplification » de l’économie russe, victime de cette dégradation structurelle qui la rapproche d’un modèle tourné vers le commerce des ressources naturelles. L’inconvénient de ce modèle : l’extraction et la vente des ressources nécessitent relativement peu de main d’œuvre à l’échelle d’un pays aussi grand que la Russie, et ne sont pas aptes à absorber l’ensemble des ressources humaines disponibles.
Les analyses de l’EHESE sont en partie confirmées par celles du Centre de développement stratégique…