Le marché russe des produits cosmétiques vient d’être frappé par une interdiction surprenante : tous les produits à base d’alcool sont interdits de vente pendant une période de trente jours à partir de fin décembre. L’interdiction concerne notamment les déodorants, les après-rasage, les soins de cheveux etc, en tout plus d’une dizaine de catégories. Seuls les parfums échappent à la curée.
A l’origine de cette mesure extraordinaire, une tragédie comme souvent en Russie. Soixante dix-sept personnes sont mortes en trois jours à Irkoutsk en Sibérie, victimes d’empoisonnement avec de l’alcool frelaté. Ces personnes ont toutes ingurgité le produit de soins de la peau avec l’extrait d’aubépine dite « Boyarishnik ». Un produit cosmétique à base d’alcool fréquemment utilisé par les consommateurs à faibles revenus en remplacement de la vodka devenue trop chère.
Ces cosmétiques sont vendus pour un prix inférieur à un demi-euro pour un flacon de 100 ml. Leur titrage en alcool est de 65° ou 75°, soit presque le double de celui de la vodka. Tandis que le prix des vodka bas de gamme est de 3 euros minimum pour une bouteille de 500 ml. La consommation des alcools de substitution est massive surtout dans les régions.
Vadim Drobiz, président du cabinet ZIFFRA spécialisé sur le marché des vins et spiritueux, intègre depuis longtemps les ventes des substituts dans ses calculs de consommation d’alcool à l’échelle nationale :
« Près de 90% de tous les achats des produits de soins à base d’alcool sont destinés à la consommation alimentaire en substitution de la vodka. Soit rien que pour le soins de la peau avec l’extrait d’aubépine « Boyarishnik » il s’agit de 20 millions de flacons vendus en 2015″
Une enquête du portail Life a mis à jour des circuits de vente surprenants. Les produits cosmétiques à base d’alcool sont vendus à travers un réseau de distributeurs automatiques, installés dans les rues et accessibles 24h sur 24…