Quand un Russe n’a pas d’argent, il développe son « capital social », ce réseau de liens personnels qui lui permettra de trouver du travail ou bien de contourner des obstacles administratifs pour créer une entreprise. Depuis le début de la crise en Russie en 2013, le poids des liens personnels a augmenté de 20% parmi les facteurs qui permettent aux Russes de s’adapter à la dégradation économique, constatent les experts de L’Académie russe de l’économie nationale et du service public auprès du Président de la Fédération de Russie (RANKH) dans un rapport consacré à la mutation de l’économie nationale.
« Sur fond des conditions économiques dégradées, les liens de micro-solidarité se sont renforcés dans la société », annoncent-ils.
Le capital social prend aussi beaucoup d’ampleur chez les créateurs d’entreprise.
« En temps de crise les gens cherchent de plus en plus des soutiens parmi leurs proches ou connaissances. Ces liens personnels permettent d’obtenir un bail pour le local, pour le terrain, d’accéder aux commandes… », constate Mikhaïl Chernysh, chef du département à l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences.
Le « piston » ne s’est jamais aussi bien porté puisqu’il permet aux entrepreneurs de contourner la difficulté croissante de l’accès aux ressources.
La recherche de l’emploi sur le marché de travail qui se rétrécit, est une autre occasion d’activer le « piston »…