C’est la panique au ministère des Finances russe. Le Kremlin vient d’imposer une révision du projet budgétaire pour 2017. Au menu, la réduction des dépenses civiles au profit des dépenses militaires. Les dépenses militaires de la Russie se sont élevées à 5,4% de son PIB en 2015, en 2017 elles devraient grimper à près de 7% du PIB dans la nouvelle rédaction. Un taux trois fois supérieur à celui de la France, deux fois à celui des Etats-Unis. Sur ordre du Kremlin, les Finances sont priées de séquestrer une partie des dépenses dites « civiles » pour un total de 5,4 milliards d’euros. Et augmenter les dépenses militaires de 9,84 milliards d’euros. Toutes les dépenses « civiles » subiront des réductions proches de 10% en moyenne. Sur fond de stagnation, l’argent pourrait manquer dans les poches des consommateurs tout comme dans les caisses de l’Etat. Les grandes privatisations programmées pour 2016, notamment celles de Rosneft et de Bashneft, ont capoté. Pourtant Anton Siluanov, le ministre des Finances russe ne baisse pas les bras. Il envisage de nouveaux emprunts, mais la contrainte des sanctions réduit les chances que cela aboutisse. Malgré tout, les prévisions de l’inflation viennent récompenser ses efforts. A 6% en 2016, l’inflation aura reculé de moitié en Russie par rapport l’année précédente.