Les indicateurs économiques de la Russie ne sont pas encore au beau fixe, les revenus réels disponibles des Russes ont chuté de 4,1% en février 2017 par rapport à la même période 2016, et de 2,5% en mars selon Rosstat. Le commerce de détail a enregistré une nouvelle baisse de 2,6% en février. L’agence fédérale des statistiques note que le salaire moyen libellé en roubles a légèrement augmenté par rapport à la période précédente, mais sans amortir l’effet néfaste de l’inflation qui continue à réduire les revenus des consommateurs. Les salaires et autres traitements ne sont pas revalorisés car le Kremlin martèle que l’inflation est « maitrisée », alors aucun membre du gouvernement n’ose risquer son siège en lui présentant la réalité. Au contraire, Maxim Oreshkine, ministre de l’Economie apprenant les statistiques de Rosstat, les a déclarées « erronées » et a promis d’intervenir pour les « corriger ». Selon lui, la faute est au « câble qui relie les différentes agences de Rosstat », celui-ci aurait été « sectionné provoquant une mauvaise transmission des données ». L’argument du ministre fleure bon le comique. Il a aussi exigé que Rosstat, une agence fédérale autonome, soit désormais placée sous ses ordres pour qu’il puisse contrôler la production des indicateurs. Nul doute que le PIB russe va désormais croitre à la vitesse souhaitée par le Kremlin.
C’est une nouvelle tendance dans l’administration russe : modifier les statistiques économiques jugées « indésirables »…