La place de l’argent liquide dans les transactions entre particuliers reste importante en Russie, surtout sur le marché de l’immobilier.
A Moscou et dans sa région, 70% des transactions immobilières sont réalisées en liquide selon l’agence immobilière Century 21. Lors de la vente d’un appartement entre particuliers, la signature notariale est le plus souvent précédée par une cérémonie du placement dans un coffre fort du montant de la transaction en liquide par l’acquéreur sous les contrôle du vendeur. Cela se déroule généralement dans le sous-sol d’une banque, trop heureuse de prêter la structure mais aussi les billets. Le prix d’un appartement se comptant en millions de roubles, et en dizaines de millions de roubles pour des surfaces dans la capitale, ce ne sont pas des liasses mais des chariots remplis de billets de banque qui entrent en scène. Seule concession accordée en général par le vendeur : il accepte de ne pas recompter les billets un par un dès lors qu’ils sont encore sous leur emballage plastique scellée de l’imprimerie de la Banque de Russie. La clé du coffre-fort sera transmise au vendeur à l’issu des formalités.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, plus les montants en jeu sont importants et moins les Russes font confiance à leurs banques. Aux yeux des consommateurs, ces dernières trainent un gros passif après plusieurs pertes des dépôts lors des dévaluations et autres crises russes. Et en temps normal les dépôts des particuliers dans une banque peuvent être bloqués ou même disparaitre si la banque se voit retirer la licence par le régulateur. Près de 400 banques russes ont ainsi perdu leur licence durant les six dernières années, dont 80 licences retirées pour la seule année 2018. Dans ce cas les dépôts sont garantis à la hauteur de 20 000 euros seulement. Autant dire que les particuliers n’ont pas tout à fait tort de se méfier.
L’immobilier n’est pas le seul secteur concerné par l’argent liquide en Russie…
Bravo aux Russes !
Faisons notre maximum pour que le liquide garde ça place centrale dans les échanges commerciaux. Ne suivons pas les erreurs des europeens !