Le gouvernement russe a fini par intégrer le commerce de détail dans sa énième version de la liste des secteurs à soutenir, contre l’avis de Poutine. Les PME pourront bénéficier d’un petit coup de pouce pour le maintien des salaires.
MàJ le 11 mai : Les entreprises à l’arrêt pourront emprunter une partie des sommes nécessaires pour le maintien des salaires, jusqu’à 150 euros par salarié, pour une durée de six mois et avec un taux d’intérêt bonifié à 2%. La dette sur ces crédits sera annulée si l’entreprise parvient à maintenir 90% de ses effectifs jusqu’à la fin de la période.
La nouvelle a fait sauter de joie tous les détaillants en Russie : mi-avril le gouvernement décidait de modifier sa politique d’aides et d’inclure enfin le commerce de détail sur la liste des secteurs qui pourraient bénéficier du soutien public.
Le pari n’était pas gagné. Sur la liste des « secteurs impactés à soutenir » présentée par Poutine en mars figuraient une dizaine de secteurs dont les transports aériens et routiers, les loisirs et le sport, le tourisme et l’hôtellerie, la restauration, l’enseignement privé, les conférences et les expositions, et jusqu’aux pressings et salons de coiffure etc. L’ensemble du commerce de détail non-alimentaire à qui il venait d’imposer la fermeture forcée, n’était pas sur la liste. On peut rappeler que Poutine déteste les commerçants, qu’il estime être « tous des voleurs », et n’hésite pas à le clamer en public.
Se sentant condamnés par la décision présidentielle, les commerçants russes se sont mobilisés face à la catastrophe qui s’approchait. Près de 2000 opérateurs d’habillement, de chaussures et d’accessoires, marques et détaillants, toutes tailles confondues, ont signé la pétition organisée par l’association professionnelle de la fashion industrie russe RAFI. Les signataires rappelaient au gouvernement que fashion retail est responsable de près de 3,5 millions d’emplois. Une autre pétition adressée à Poutine a recueilli près de 20 000 signatures de salariés du retail fashion en deux semaines. Ils ont même créé un site internet dédié dont le nom se traduit comme « Entendez notre plainte ! »… La suite de cet article est réservée aux abonnés.
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