Les champagnes français sont de retour sur le marché russe malgré l’interdiction de s’appeler « champagne ».
Bonne nouvelle pour les consommateurs, l’association interprofessionnelle champenoise a levé son boycott du marché russe. Ils pourront à nouveau déguster les bulles françaises. Mais celles-ci ne s’appelleront plus champagne en Russie, cette appellation est désormais réservée aux breuvages locaux bas de gamme.
Le clash autour des bulles a été orchestré par l’administration russe qui avait refusé aux vins de Champagne le droit à leur propre appellation, en juillet 2021. Suite à cette décision aussi aberrante qu’arbitraire, les producteurs du champagne ont arrêté leurs exportations vers la Russie. Avec les éclaircissements intervenues depuis, le boycott a pu être levé en octobre.
Derrière cette attaque de l’administration contre les appellations françaises il y a un changement de paradigme dans le respect du droit international. Durant deux décennies le gouvernement russe affichait un semblant du respect du droit de certaines marques sur le marché russe. Et le Comité interprofessionnel du vin de Champagne négociait l’abandon progressif de l’appellation « champagne » sur les vins pétillants russes. Les discussions butaient sur l’indemnité demandée par les interlocuteurs en Russie qui prétextaient « des frais très élevés » nécessaires pour le changement des étiquettes. Leur imagination allait jusqu’aux chiffres avec sept zéros, un montant complètement disproportionné par rapport à l’enjeu. Les ventes des champagnes français sur le marché russe atteignaient près d’un million de bouteilles par an en période faste, elles ont baissé avec le lent déclin du marché.
L’affaire a failli se conclure à plusieurs reprises notamment en 2016 lorsque Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie avait plaidé la cause des vins de Champagne lors d’une visite à Moscou. Car l’appellation en question faisant partie des vestiges de la défunte URSS, elle appartient à l’Etat russe à travers la société publique FKP Soiuzplodoimport. Et c’est bien l’Etat russe qui avait tourné le dos à la discussion en refusant désormais aux Français le droit à leur propre appellation champagne. Une démarche qui se voulait vexatoire envers la France, dans un énième affrontement dont le Kremlin a le secret… La suite de cet article est réservée aux abonnés.
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