Les entreprises russes développent l’entraide en attendant hypothétique soutien public.
Les entrepreneurs russes ont pour eux une grande expérience de survie pendant les crises. C’est leur principal atout face à la tempête qui commence à secouer l’économie, car en dehors de leur propre débrouillardise, les entrepreneurs ne sont pas très soutenus par la puissance publique. Sans surprise, les chiffres commencent à dégringoler après le début du confinement partiel le 30 mars. L’indice de production industrielle a chuté de 50% en avril, selon une enquête menée par l’Institut Gaïdar. Qui note que la chute avait été de 60% lors de la crise en 2008, mais étalée sur trois mois à l’époque. Aujourd’hui le repli a été plus brutal. A l’arrêt total ou partiel depuis un mois, les entreprises russes sont en train de restructurer massivement leurs ressources humaines. Parmi les mesures mises en place, des baisses de salaire qui restent en Russie légales sous certaines conditions, la réduction du temps de travail ou le redéploiement, pour éviter tant que possible des licenciements secs. Ils étaient 27% des entreprises à prévoir des réductions des salaires dans les six mois à venir, dans une enquête réalisée début avril par HH.ru, un portail dédié aux ressources humaines, auprès de 350 entreprises. Et 23% déclaraient avoir déjà baissé les salaires. Tandis que 37% envisageaient des réductions du personnel, et 20% avaient déjà commencé des licenciements. Le pourcentage de chefs d’entreprise qui ont déclaré une vision optimiste de l’avenir dans cette enquête (36%) est proche de ceux qui avaient une vision négative (33%). Ce qui laisse encore un tiers d’indécis qui s’attendent à de nouvelles évolutions brutales de la situation économique. Pendant que l’Etat se débat avec des promesses de soutien au tissu économique, les entreprises russes… La suite de cet article est réservée aux abonnés.
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